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Lisa Rebodello, étudiante à La Sorbonne à Paris, mène actuellement une thèse concernant l'impact du chancre coloré sur le Canal Du Midi. Commencés en 2013, ses travaux s'achèveront en 2016. Ils serviront de base à VNF, n'ayant aucune donnée fiable et précise sur l'impact de la maladie. Sa thèse sera axée sur la politique, avec les enjeux de gouvernance et les jeux d'acteurs, mais aussi sur l'image du Canal après l'abattage de ces platanes. 

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Economie entreprises implantées sur le Canal

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Le Canal du Midi est depuis sa création, un site à part entière du patrimoine des territoires qu’il traverse (2 régions, 3 départements et 47 communes). Mais c’est aussi un lieu de ressources économiques, qui est cependant menacé . Entretien avec Jacques Noisettes, en charge de la communication au sein de la direction territoriale Sud-Ouest de Voies Navigables de France.


​En quoi le Canal du Midi constitue un levier de développement économique ?


Le site est un levier de développement économique pour deux raisons. Premièrement pour les acteurs économiques qui y travaillent dessus comme les loueurs de bateaux ou pour les entreprises qui utilisent le Canal comme route commerciale, même si cette exploitation commerciale reste minime. Deuxièmement, pour les personnes qui naviguent sur le Canal et s’arrêtent dans les ports des communes, puis qui consomment au restaurant, etc. Mais au total ce sont 1500 emplois qui sont directement concernés par le Canal du Midi.


Mais ce site historique est menacé par le chancre coloré, maladie qui touchera à terme les 42 000 platanes du Canal. Est-elle un poids pour cette économie ?


La maladie peut avoir des conséquences sur l’économie du site mais elles sont très difficiles à mesurer. Pour l’année 2013, VNF a quand même noté une baisse du trafic des bateaux sur le Canal, mais ceci est dû aux mauvaises conditions économiques et à la mauvaise météo.

Sur ce sujet, nous avons une étudiante de la Sorbonne à Paris, Lisa Rebodello, qui fait une thèse sur trois ans concernant les conséquences économiques et touristiques du chancre coloré sur le Canal. (voir ci-contre)


 L’économie de certaines communes souffre de la coupe des platanes ?


Pour les communes concernées, selon certains retours de leur part, elles n’ont pas connu une baisse de la fréquentation des touristes, ni un affaiblissement du nombre de visiteurs lors de manifestations organisées sur les bords du Canal. Mais ce sont des données très difficiles à chiffrer pour l’instant, et le travail de Lisa va justement nous y aider.


D'autres solutions que la coupe des platanes existent-elles pour lutter contre le chancre coloré ?


Il y a quelques années, l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique-Laboratoires) avait mené des recherches pour trouver un traitement qui, depuis, ont été abandonnées par manque de résultat et parce que le platane n'est pas un bois noble. Mais un ancien chercher de l'INRA, André Vigouroux, a continué les recherches de son côté. Avec son travail, il a donné naissance à un clone du platane qui résiste au chancre coléré, le platane or, mais son effecacité n'a pas encore été prouvée sur le terrain. Nous en avons planté sur les berges du canal seulement 500 car son coût est cinq fois supérieur à celui d'un platane normal (100 euros pour ce dernier et 500 euros pour un platane or).


Ce projet de replantation des berges du Canal du Midi va coûter 200 millions d'euros, pouvez-vous le détailler ? 


Ce coût de 200 millions d'euros est un projet réparti sur 20 ans, dans lequel un tiers sera financé par l'Etat, un autre tiers par les collectivités locales et régionales, et un dernier tiers financé sous diverses formes comme le mécénat notamment. Et ces 200 millions seront répartis pour des actions précises : 72 millions seront consacrés aux défenses des berges, 54 pour les replantations, 68 pour l'abbatage des arbres et 6 millions pour les mesures de protection. 


L'appel aux dons lancé par Voies Navigables de France pour financer ce projet de replantation pour lutter contre le chancre coloré, comment ça se passe ?


Effectivement depuis juin 2013, VNF a lancé un mécénat pour que toute personne, toute entreprise puisse contribuer à la sauvegarde de cet ouvrage à travers des dons financiers. L'objectif également est de permettre aux personnes de s'appropier le Canal à travers ce geste.  Depuis le début, nous avons récolté 330 000 euros de dons. VNF a alors créé un club des entreprises mécènes regroupant plus de 20 entreprises du Sud-Ouest (comme Airbus, le Crédit Agricole, Toulouse FM, ou encore RAZ Energie). A travers ce club, les entreprises organisent des animations de sensibilisation en interne pour convaincre leurs salariés ou d’autres partenaires économiques.


Etes-vous satisfait du montant total récolté ? 


Il faut savoir qu'on s'est fixé aucun objectif chiffré mensuel, trismestriel ou annuel. Mais on est effectivement satisfait par ce montant au vue de la conjoncture économique. On a un don moyen de 50 euros par personne pour des arbres ! Ce qui est assez énorme pour un appel de ce genre. Le seul objectif que l'on s'est fixé, c'est de récolter 30 millions d'euros sur 15 ans grâce à cette forme de financement. 


Envisagez-vous à terme de donner à nouveau un aspect de voie commerciale au Canal du Midi ? 


Actuellement nous faisons une étude avec Bordeaux afin de connaître quelles marchandises pourraient être transportées sur le Canal comme les céréales par exemple. Il faut savoir que VNF veut développer le transport maritime, nous ne sommes pas ancré simplement à la gestion des voies. Nous aurons au premier trismetre 2015 le compte-rendu de cette enquête. Ensuite nous prendrons contact avec les transporteurs intéressés pour avoir une vision globale de l'intêret de ce projet. Mais il y a toute une économie à monter avec notamment des gestionnaires, des quais de chargement, et des bateaux spéciaux notamment. 


Pierrick Merlet


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Avis d'expert.